lundi 3 septembre 2007

La rentrée scolaire (septembre 2007)

Extrait d'un article paru dans Le Monde 2, édition spéciale rentrée scolaire

Cette année, bon nombre d'enfants se retrouveront sans école. Ce n'est pas la faute à une mauvaise organisation de la carte scolaire, mais à une vraie question de société.

Chaque année, beaucoup d'enfants meurent et certains reviennent. Pourtant, l'Etat ne les reconnait toujours comme de "vrais" enfants. D'après le discours du ministre de l'éducation, "selon la législation française, une personne morte perd son statut civil. Nous ne devons pas les considérer comme des enfants, mais comme des morts. Or, un mort ne va pas à l'école".[...]

Le statut des re-born enfants n'avait jamais été affronté de face auparavant. Il a fallu que cet été, une fuite de gaz dans l'école primaire de Combloux tue la totalité des jeunes enfants du village, pour que les associations de parents d'élèves se soulèvent contre ce trou juridique.

"Confronter nos enfants à des êtres qui mangent de la chair humaine est un vrai danger. Il faudrait que les associations de parents d'élèves prennent conscience que nous n'avons pas envie de prendre ce risque !" écrit sur son blog Martine Beauvais, une militante très lue du Front National. En effet, si les études nous rapportent que les re-born perdent rarement leurs facultés intellectuelles et qu'ils peuvent continuer à apprendre, aucune ne s'est encore vraiment penchée sur la question de leur alimentation. Les parents craignent que leurs enfants soient témoins de scènes choquantes, voire même qu'ils en soient victimes.[...]

La réponse à cette question d'actualité vient des chefs d'entreprises. Leur porte-parole, le syndicat national des chefs d'entreprises (SNCE), s'est adressé au gouvernement français hier, lors d'une conférence de presse. A la question de l'enseignement des re-born, ils ont tenu à préciser que "cela fait longtemps [qu'ils embauchent] des re-born dans tous les domaines et dans tous les secteurs, à tous les niveaux. Il est normal qu'une personne qualifiée puissent accéder au poste qu'elle mérite. Or, nous ne comprenons pas comment le gouvernement peut refuser l'enseignement à des personnes, sans penser un seul instant à la précarité que cela installera plus tard, lorsque l'Etat devra s'occuper d'assistés illettrés qu'elle a elle même créée". Cette intervention a été saluée par beaucoup de partis politiques.

La question de l'enseignement des re-born va être reconsidérée durant le mois de septembre, et aboutira peut être à une modification de la Constitution Française. Les enfants re-born, à l'issue de cette nouvelle loi, pourront retourner en classe avec un léger décalage.

Les associations re-born ont conscience que cette question a marqué les esprits, et espère que ce n'est que le début d'un nouveau regard sur leur condition.

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